sábado, 27 de febrero de 2016

Athalie


Athalie de Racine
Athalie est une tragédie en cinq actes de Jean Racine. Elle a été créée en 1690, et présentée au roi en février 1691. Après le succès d'Esther, donnée deux ans auparavant, Athalie est une pièce dite « de collège », qui est commandée par le roi pour être jouée par les jeunes pensionnaires de Saint-Cyr, l'institution dirigée par Madame de Maintenon. Devant de hautes personnalités de la cour. Athalie veuve du roi de Juda, gouverne le pays. Après avoir fait massacrer ses petits-enfants, elle s'empare du trône et instaure le culte de Baal.
Œuvre de commande destinée aux chastes pensionnaires de Saint-Cyr, Athalie (1690) marque la fin de la carrière théâtrale de Racine. Inspirée des grands textes de l’Ancien Testament, notamment le Livre des Rois, cette pièce puise également dans un vaste ensemble de sources grecques dont Ion d’Euripide. Tragédie du « schisme » (Roland Barthes), Athalie réforme dans le sens de la foi un matériau antique disparate offert aux variations sur la mort, le pouvoir, la filiation, l’origine obscure et l’élection. Plus précisément, la tragédie fait grand usage du mysterium tremendum que suggère le Dieu de l’Ancien Testament : « terreur », « horreur », « tremblement », mais aussi « ravissement » et « éblouissement » sont autant de termes qui se rapportent à une fascination pour ce que nous nommerions aujourd’hui le sacré. En peignant non sans ambiguïtés la lutte qui oppose Dieu et les dieux, Athalie présente un rapport différentiel avec le tragique.

Résumé : Athalie de Jean Racine (1690)

Le grand prêtre Joad a recueilli secrètement dans le temple de Jérusalem le seul des enfants d’Achazia qui ait échappé au massacre dans lequel Athalie a enveloppé toute sa famille. Le moment est venu de le faire monter sur le trône usurpé par son aïeule. Joad a eu soin de s’assurer du concours d’Abner, guerrier resté fidèle à la loi du Seigneur, mais qui se laisse effrayer par les menaces qu’Athalie a proférées contre le temple. Une fois assuré de l’appui d’Abner qui commande l’armée d’Athalie, Joad n’hésite plus à annoncer à son épouse Josabeth sa résolution de couronner ce jour même le jeune roi dans le temple et de le faire reconnaître par les lévites ; mais ce n’est pas sans peine qu’il parvient à calmer les craintes que conçoit son épouse pour la vie de Joas. En ce moment, Athalie, poussée par un esprit de vertige, s’est introduite dans le lieu saint où elle aperçoit un enfant qui la remplit de terreur car cet enfant est le même qui lui est apparu dans un songe, armé contre elle d’un fer homicide. Elle veut le connaître, le voir, l’interroger. Le grand prêtre y consent. La sublime simplicité des réponses du jeune Joas confond et désarme les projets de vengeance d’Athalie mais Mathan, prêtre apostat et son ministre, réveille ses terreurs. Elle redemande l’enfant ainsi qu’un trésor qu’on tient caché dans le temple. Sur la promesse qu’on lui livrera l’un et l’autre, la reine se retire. C’est alors que Joad fait connaître pour la première fois à l’enfant royal le mystère de sa naissance et qu’il le proclame, en présence des lévites, comme le légitime successeur d’Achazia. Joas est couronné roi ; des armes sont distribuées aux lévites, et lorsqu’Athalie arrive de nouveau, accompagnée de quelques soldats, pour demander ce qu’on lui a promis, les portes se referment derrière elle, un rideau s’ouvre et Joas apparaît couronné du diadème et assis sur un trône entouré des lévites armés. Athalie se voit trahie ; on l’entraine hors du temple pour la mettre à mort.




Cette tragédie est la plus parfaite qui ait été écrite. Les caractères sont dessinés en quelques traits frappants de ressemblance et de vérité. Abner est le type de ces hommes braves qui, quoique dévoués à un principe, mettent leur épée au service du plus fort. Joad est l’homme du courage et de la confiance. Athalie nous fait horreur après nous avoir inspiré la pitié. Mathan est le portrait de l’ambitieux que la faveur enivre. Les chœurs sont, comme dans Esther, conformes à la réalité. Dans le théâtre ancien, le chœur représentait la foule moralisant sur les événements. Ici, les jeunes Israélites qui le composent participent à l’action. Elles souffrent, elles tremblent, elles espèrent, leurs chants expriment la douleur et l’enthousiasme. Le style de cette tragédie est toujours en harmonie avec la situation et le caractère des personnages. Il est majestueux et souvent sublime dans le rôle de Joad. Il met dans ceux de Joas et de Josabeth une naïveté inimitable. Plein de richesse et de variété, il s’élève dans les chœurs à la poésie lyrique la plus ravissante.


Bibliographie :

[Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

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